De l’autre côté de l’image
L’image est un fabuleux support imaginatif pour faire surgir des débuts d’histoires et des ébauches de personnages.
Nous croisons nos imaginaires et disséquons le dessin du génial Sempé afin d’envisager à gands traits ce qui s’y trame.
Où sommes-nous ? À quelle époque ? Qui et qui sont là ?
Les quatre dames du groupe de ce jour se mettent vite d’accord :
Nous sommes dans un salon de voyance bien sûr ! Et à Paris évidemment ! (Ah bon ?!)
Une voyante reçoit une jeune femme à qui elles donnent une petite trentaine d’âge et qui semble assez mal-à-l’aise.
Au vu de la décoration du salon, elles situent l’époque dans les années 30.
(Tiens ! L’autre groupe l’avait plutôt identifiée comme étant celle des années 70 !)
Il s’agira alors pour chacune d’entre elles d’inventer le personnage de la jeune femme qui vient consulter,
et d’inventer un personnage de voyante qui recevra le personnage féminin de sa voisine de table.
Ainsi chaque participante aura en charge deux histoires, celle avec son personnage féminin
et celle de la voyante qui reçoit la jeune femme inventée par sa voisine.
MICHÈLE crée le personnage de Constance qui ira voir la voyante Esmeralada, personnage créé par Marie B.
MARIE B. crée le personnage de Eugénie qui ira voir la voyante Irmana, personnage créé par Isabelle L.
ISABELLE L.crée le personnage de Louise qui ira voir la voyante Irmana, personnage créé par Isabelle C.
ISABELLE C. crée le personnage de Marie-Hélène qui ira voir la voyante Miranda, personnage créé par Michèle
1ère consigne - Texte narratif - Chez la jeune femme avant d'aller chez la voyante
La jeune femme est chez elle et se prépare physiquement et dans l'esprit à aller à ce rendez-vous chez la voyante.
Quelle est sa situation qui nécessite qu'elle se rende chez une voyante ?
Qu'attend-elle de ce rendez-vous, qu'est-ce qui la fait hésiter à s'y rendre ?
Chez Constance " Constance est très énervée, elle a rendez-vous avec la voyante Esmiralda à 17h00 au 15, boulevard Poissonnière dans le 10ème arrondissement à Paris. C'est loin de chez elle, heureusement. Elle n'aimerait pas qu'une connaissance la surprenne. Elle a déjà tant de soucis avec les infidélités de son époux, si en plus il y a des ragots. Elle tournevire dans sa chambre en se tordant les mains. Constance se demande si c'est une bonne idée d'aller consulter une voyante. Et si cela ajoutait à son tourment. Mais que faire ? Rester dans l'incertitude ? Elle veut savoir ! Mais une voyante est-ce bien sérieux ? Elle lui a été pourtant recommandée par sa meilleure amie qui la consulte souvent. Constance regarde sa toilette dans la glace. Elle se trouve élégante et jolie. Rassurée par son apparence, elle se dirige vers le téléphone pour commander un taxi. Allons-y, se dit-elle, après tout qui ne risque rien n'a rien ! "
Chez Eugénie " Eugénie se prépare, elle a rendez-vous avec Madame IRMANA, « voyante extra-lucide » que lui a recommandée son amie Garance. Elle se repoudre pour la troisième fois, puis sort de la salle-de-bains. Elle y revient deux minutes après, pour récupérer son poudrier et la houppette qui va avec, on ne sait jamais, si elle se mettait à pleurer. Non elle ne pleurera pas, décide-t-elle, il n'en vaut pas la peine ! Elle s'assoit sur le sofa de son boudoir, la pendule en face d'elle, sur le manteau de la cheminée rythme l'heure. Il est cinq heures et son rendez-vous avec cette Madame IRMANA est à six heures. Elle a calculé qu'en partant de chez elle vers cinq heures et demi, elle prendra le bus 29 et arrivera largement à l'heure. Il lui reste une demi-heure. Elle prend son sac à main qu'on pourrait appeler « réticule » tant il est petit (comme cela se fait aujourd'hui, d'ailleurs). Elle le renverse sur le sofa, à côté d'elle, et en examine minutieusement le contenu, pour s'assurer qu'il n'y manque rien : donc le poudrier, la houppette, le rouge à lèvres, son mouchoir de baptiste rose, celui qu'elle préfère, il va lui porter bonheur, elle le sent (mais non, elle ne va pas pleurer, il n'en vaut pas la peine !, se répète-t-elle, encore), ses gants assortis à son chapeau et ses chaussures, des tickets de bus, un petit vaporisateur de parfum (quel nom étonnant, est-ce un signe du destin ? Il le lui a offert à Noël dernier, c'est « Je reviens »de chez Worth). A-t-elle vraiment envie de savoir ? Oui ! Tout plutôt que ces doutes qui la rongent et empoisonnent le moindre de ses élans. Songeuse, elle se dit que finalement c'est plutôt confortable de ne pas savoir, d'être dans l'ignorance... Alors faut-il aller à ce rendez-vous ? Qu'apprendra-t-elle ? Dans quel état en sortira-t-elle ? Pourra-t-elle affronter la vérité ? Aura-t-elle la force ce soir de faire comme si de rien n'était face à son fripon de mari ? Et cette Madame IRMANA ne peut-elle pas se tromper ? Même si Garance la lui a conseillée, elles ne sont pas dans la même situation toutes les deux. L'heure tourne, décidée, elle se plante devant le miroir de la cheminée, met son chapeau, ajuste quelques mèches rebelles, enfile ses gants et part vers son destin... " Chez Louise " « Déjà dix-huit heures » ! Louise constate qu’une nouvelle fois, elle est en train de se mettre en retard, c’est-à-dire tout faire pour consciemment ou non tenter de retarder la montre, le temps, l’allure de cette vie qui va décidément plus vite qu’elle. Mais quelle idée saugrenue d’avoir ainsi pris ce rendez-vous chez cette « Madame IRMANA- Voyante-Cartomancienne- Résultats et succès garantis » comme cela était fièrement annoncé sur la plaque qu’elle avait remarquée en passant, un jour différent d’un autre, le nez plus en l’air qu’à l’accoutumée. Elle aurait dû renoncer, en plus à une adresse comme celle-ci au 13 rue de la grande truanderie dans ce quartier malfamé des Halles. Pourtant, ce jour-là, un attrait irrésistible devant cette proposition lui fit prendre contact avec cette diseuse de bonne aventure. La bonne aventure ! Serait-ce le bon choix de se lancer dans cette aventure de quitter Paris, sa ville, son pays, pour partir loin, en Amérique du Sud ? C’est ce que Louise avait bien imaginé demander à cette voyante, peut-être l’aiderait-elle à y voir plus clair au milieu de tous ses doutes, ses craintes qui l’assaillaient depuis que son époux lui avait imposé de le suivre vers le continent transatlantique où il rêvait de faire fortune. Face à ce dilemme, Louise totalement perdue allait s’en remettre à Madame Irmana. Après tout, après avoir évalué toutes les raisons objectives de son départ, pourquoi ne pas se laisser porter par des méthodes que Louise jugeait relever de la sorcellerie ? "
Chez Marie-Hélène " Marie-Hélène venait de terminer sa tasse de thé fumé, son préféré, il était 16h30, elle devait se rendre à son rendez-vous, chez une cartomancienne prénommée Miranda, dans le 9ème arrondissement et plus exactement au 13 de la rue bleue. Elle était un peu nerveuse et appréhendait cette rencontre. Fabienne, son amie et confidente, l'avait persuadée de consulter, pour l'aider à éclaircir cette situation, son mari venant de la quitter pour une autre femme. Dépendante et désemparée, elle s'était décidée. « Je ne suis jamais allée chez ce genre de personne ! Je suis peut être folle d'avoir écouté Fabienne ? » Elle finissait de se préparer quand le téléphone sonna : « Oui Fabienne je pars à l'instant, on se retrouve au salon de thé dès mon retour, à tout à l'heure » Marie-Hélène d'un pas pressé, s’engouffra dans les rues pentues de Montmartre, elle avait un petit quart d'heure de marche. Elle fit tout en marchant, quelques respirations profondes, afin de calmer ses palpitations et de faire redescendre la pression ! Elle arriva devant l'immeuble, entra, prit l’ascenseur en fer forgé, capitonné de velours rouge à l'intérieur, se posta devant le judas, son stress avait disparu, sereine et décidée elle sonna. "
2ème consigne - Texte narratif - Chez la voyante avant la consultation La voyante se prépare avant de recevoir la jeune femme. Quelle astuces, superstitions, coquetteries met-elle en œuvre pour accomplir au mieux son numéro de voyance ? Dans quelle état émotionnel se trouve-t-elle ?
Esmeralda avant de recevoir Constance .
« – Bonsoir Madame Tuche, ça va ce soir ? Vous attendez quelqu’un ?
– Oui ma bonne Céleste, mais évitez de m’appeler par mon nom, un jour ça va vous échapper.
Aujourd’hui c’est une jeune dame qui a bien du malheur avec son chenapan de mari.
Je vais voir comment la consoler.
Elle rentre dans son appartement : elle a 1 heure pour tout préparer.
D’abord ouvrir les fenêtres et enlever cette odeur d’encens qu’elle a de plus en plus de mal à supporter ;
puis se maquiller, se vieillir en somme avec ce maquillage outrancier de cirque :
lèvres rouges, yeux charbonneux, pommettes éclatantes et enfin la perruque, lourde d’un chignon volumineux,
les grandes boucles d’oreilles, toutes ses bagues, puis elle drape un châle bariolé sur ses épaules
et enfile un jupon rouge de gitane sur son élégante robe de lainage douillet,
au moins elle n’aura pas froid et ça ira plus vite pour se changer ensuite et repartir chez elle.
Et voilà Madame Esmeralda prête à recevoir la jeune Constance.
Elle referme les fenêtres, vaporise un lourd parfum à base de lys et rallume un cône d’encens.
Où sont ses cartes ? Bien à leur place sur la petite table, le pendule est à côté de la lampe
qui diffuse une lumière douce, créant des ombres ce qui confère à la scène un peu de mystère.
Esmeralda se concentre maintenant sur son rendez-vous prochain :
aura-t-elle besoin de lui faire son numéro à cette petite dinde de Constance
qui se fait épouser par un millionnaire et prétend à ce qu’il soit exemplaire…
Mais à quoi donc rêvent ces jeunes filles quand on les marie ?
Il y a des jours, où elle trouve tout ça insupportable, tant de bêtises, de naïveté et de prétentions !
Bon combien va-t-elle lui demander ? Cent cinquante francs, non deux cents et ce n’est pas rien .
Qu’est-ce qu’elle va lui raconter ? Qu’il va revenir, mais qu’il faut qu’elle se comporte comme il faut,
qu’elle ne le brusque pas, qu’elle ne l’irrite pas, qu’elle soit accommodante !
Bref des conseils qui valent pour tout le monde…
Être jolie, souriante et surtout lui faire deux ou trois beaux enfants,
ça l’occupera et elle ne se rendra plus compte qu’il n’est pas là.
Mais lui aussi ce Gaston, aucun doigté, aucune éducation, pas diplomate pour trois sous.
Heureusement qu’il paye bien Esmeralda, pour qu’elle arrange au mieux la situation.
Il a peur de perdre la dot de Constance, si elle s’en va. Encore deux ou trois clients comme ça
et elle pourra se retirer des affaires.
On sonne, ça y est Constance arrive, dans les frous-frous et les cliquetis de ses bijoux,
Esmeralda va lui ouvrir. » MARIE B.
Irmana avant de recevoir Eugénie
" Irmana la cartomancienne s’apprête à recevoir Eugénie. Bientôt l’heure de mon rendez-vous de dix-huit heures et même pas eu le temps de finir ma sieste grommela Irmana dans son lit. Elle va devoir s’extraire de son précieux refuge, mettre les pieds sur son parquet froid et rugueux et descendre de son minable petit logement pour rejoindre son cabinet de voyance. Revêtir sa tenue de cartomancienne est le moment qui lui plait le plus, heureusement. Telle une actrice d’opéra, elle aime enfiler sa longue robe chamarrée, se parer de ses bijoux qui doivent absolument cliqueter pour ajouter au panache de son personnage ; les boucles d’oreilles, très important ça les boucles d’oreilles qu’elle doit veiller à agiter dès que nécessaire quand le client commence à donner des signes de décrochage ou de suspicion. En ultime recours, toujours, le pendule qu’elle sait manier avec autorité et élégance mystique du bout de ses gros doigts, chacun orné d’une opulente bague. Ah, ne pas oublier de mettre l’encens qui masque les mauvaises odeurs, allumer les lampes de guéridons à défaut de buches dans le poêle. Et puis surtout se remémorer quel est le sujet de la consultation. Irmana consulte son indispensable cahier dans laquelle elle consigne ses rendez-vous. Une femme, prénommée Eugénie, jeune, disons la trentaine a-t-elle noté, mariée de son état. Elle est inquiète pour son mari qu’elle pense volage : a-t-il une maitresse ? Encore une de ces pauvres épousées et aussitôt délaissées, comme elle en reçoit tous les jours, hésitant entre leur donner de faux espoirs et leur ouvrir les yeux, elle, la voyante. " ISABELLE L.
Irmana avant de recevoir Louise " Irmana, avait eu le temps de remettre en ordre son cabinet de réception, elle n'avait eu qu'une consultation le matin. Elle avait terminé sa méditation, l’encens se consummait dans le petit brûleur en cuivre, sous la petite lampe gigogne du guéridon où se trouvait également la boule de cristal. Sur sa grande table nappée de velours les cartes disposées attendaient d'être manipulées, son pendule à sa droite. Irmana se remémora le prénom de sa cliente : Louise, jeune femme mariée dont le mari doit partir en Amérique du sud pour faire fortune, doit-elle le suivre ?
« Je vais dans un premier temps lui tirer les tarots, ensuite en fonction des résultats, j'utiliserais le pendule et peut-être la boule si besoin ! » Miranda était d'un caractère joviale, d'une grande écoute, très positive, généreuse et empathique. Elle tenait ce don de sa mère, qu'elle avait vue exercer lorsqu'elle était enfant, elle avait entrepris des études de psychologies et ensuite d’ésotérisme. Elle se réajusta devant le miroir tout était fin prêt ! La sonnette retentit ! " ISABELLE C. Miranda avant de recevoir Marie-Hélène
" Miranda, Miranda que vas-tu raconter à cette dame si affligée : son mari est parti et elle se retrouve sans le moindre sou. Que faire ? C'est vrai que l'avenir n'est pas souriant pour elle ! Il va falloir que je la guide au lieu de lui raconter des tarabistouilles. Lui donner des conseils pour redresser sa situation, mais je ne suis pas un avocat. Elle avait l'air si perdue quand j'ai entendu sa voix au téléphone. D'abord la rassurer, lui offrir une tasse de thé, ambiance feutrée, lumière tamisée. Mine de rien la diriger vers un bon avocat tout en divaguant avec mon pendule et mes cartes de tarot sur son avenir radieux. " MICHÈLE 3ème consigne - Chacune formule la question que la jeune femme pose à la voyante qu'elle va consulter Constance : " Vais-je trouver un travail, mon époux va-t-il revenir ? " Eugénie : " Mon mari qui a une maitresse, va-t-il me revenir ? " Louise : « Vais-je devoir quitter Paris pour suivre mon époux qui a décidé de partir en Amérique du Sud pour y faire fortune ? » Marie-Hélène: "Les choses vont-elles s'arranger avec mon mari ? "
4ème consigne - La voyante doit répondre à la question de la jeune femme, aidée en cela de vraies cartes de voyance.
Chaque participante tire trois cartes qu'elle utilisera pour construire sa prédiction.
Prédiction d'Esmeralda pour Constance :
" Assise, sur le bord de sa chaise, son petit sac sur les genoux, le dos bien droit,
Constance jette des regards apeurés autour d'elle.
ESMERALDA lui fait penser à une sorcière d'un des livres de son enfance.
Elle a un drôle d'accent et Constance a du mal à la comprendre.
Elle lui a demandé de lui dire clairement son problème,
alors que la naïve jeune femme pensait que les voyantes savent tout avant même qu'on ne parle !
Avec difficultés elle a réussi à dire qu'elle pense que son mari a une maîtresse,
qu'elle a beaucoup de doutes sur leur avenir commun Va-t-il lui revenir ?
… ESMERALDA rebat les cartes pour la troisième fois, sous le regard apeuré de Constance.
- Bien mon petit, maintenant vous allez de nouveau tirer trois cartes,
mais avant il faut vous concentrer et surtout penser fortement à la question qui vous préoccupe,
les cartes vont parler et vous donner les réponses que vous attendez.
Constance se tasse un peu sur sa chaise, elle a peur, peur qu'il la quitte définitivement. ESMERALDA lit en elle comme dans un livre ouvert, mais il faut dire que Gaston le mari volage l'a bien aidée en lui donnant beaucoup d'informations sur la situation. Enfin Constance respire un bon coup et tend sa main vers les cartes. Elle retourne d'abord « la méchante femme » et renversée, en plus, la carte indique « elle vous causera du préjudice ou cherchera à vous nuire ». ESMERALDA pense immédiatement à Joséphine, la « rivale » de la jeune femme, une personne de mœurs légères dont s'est toqué Gaston. Ça commence bien ! Il va lui en falloir du doigté pour interpréter ça. Puis de ses doigts tremblants, Constance retourne « l'homme de loi », décidément elle n'a pas de chance, pense ESMERALDA. Bon voyons la troisième « une nouvelle », avec le commentaire « on s'occupe de vous activement ». Qu'est-ce que je vais faire de tout ça, se dit ESMERALDA, vite la requinquer, ne pas lui laisser le temps de lire tout ça. - Voyons, voyons mon petit, détendez-vous, déjà tout fini bien ! Alors pour le passé, il y a eu effectivement une méchante femme dans votre entourage, elle est jalouse de vous et du merveilleux couple que vous formez avec votre mari, comment s'appelle-t-il déjà ? Ah Gaston c'est ça. Voilà, je disais donc, ce merveilleux couple a suscité des jalousies, des médisances, on a essayé de vous séparer de Gaston, avec des bavardages et disons-le, des contre-vérités !
ESMERALDA entend le soupir de soulagement que laisse échapper Constance (ça la soulage aussi, mais il faut continuer, ne pas la laisser trop réfléchir, ni poser des questions). Elle continue donc : - Je vois aussi un homme de mauvaise foi, là on est dans le présent. Votre mari doit avoir des ennuis dans ses affaires, ma Chère, il faut donc l'aider et le soutenir, au lieu de pleurnicher à tout bout de champ. Regardons maintenant l'avenir, une excellente carte ! Là tout s'éclaire, vous surmonterez, Gaston et vous, cette période difficile que vous traversez, avec des doutes infondés ! Tout cela va vous rapprocher et je vois un avenir radieux, avec deux(et qui sait), trois beaux enfants ! Êtes vous rassurée, ma chère petite ?
Le sourire éclatant de Constance en est la réponse. Un peu plus tard, ESMERALDA, démaquillée et redevenue l'honorable Madame TUCHE, sort de son immeuble et aperçoit au coin de la rue Gaston, venu aux nouvelles. « Tout s'est bien passé », lui assure-t-elle et une enveloppe change rapidement de mains. Et Madame TUCHE, guillerette, rentre chez elle, retrouver son homme et son chat ! " MARIE B.
Prédiction de Mme Irmana pour Eugénie :
" - Ma chère Eugénie, je peux vous appeler ainsi ma très chère, cela ne vous affecte pas ?
Ma chère Eugénie donc, vous avez bien fait de venir me consulter
car les cartes nous renseignent favorablement ce jour.
Vos inquiétudes sont fort naturelles pour votre jeune personne car je vois dès votre plus jeune âge
des sujets de jalousie et de craintes face aux autres personnes.
Vous manquez d’assurance mon enfant, une jeune fille brune,
une grande amie vous a trahi par ses agissements n’est-ce pas ?
Irmana brandit le huit de Trèfles au visage d’Eugénie.
Celle-ci fouille dans sa mémoire mais Irmana ne lui laisse pas le temps de répondre.
- Oh, mais je vois dans le deux de Carreaux, le Marchand, que votre mariage
avec un homme de commerce a été un mariage de raison, cet homme s’avérant aujourd’hui un ami indifférent.
Eugénie semblant ne pas adhérer à cette présentation, Irmana s’empresse de rectifier le tir :
- Oh mais les premières années de cette union ont été douces, heureuses, pleines de tendresse,
et sans nul doute l’amour va triompher de la raison.
- Cependant, je dois vous avertir ma chère enfant, avec cette troisième carte, le Roi de Cœur,
que vous devez faire des efforts pour entretenir l’amour ardent que souhaite votre époux.
C’est un homme sage, solide et fidèle ainsi que l’atteste le Roi de Cœur ; mais à une condition :
si vous l’êtes vous-même. Votre époux prend sincèrement vos intérêts comme nous l’indique cette carte tirée.
Aussi, suivez bien mon conseil qui est aussi un avertissement ma chère Eugénie :
Ne prenez pas amant si vous redoutez qu’il prenne maîtresse !
C’est le Roi de Cœur qui nous dicte cette voie : le cœur et la loi
continueront ensemble s’ils se respectent mutuellement.
Eugénie en son for intérieur se trouva bien surprise et piégée
face à l’extrême voyance de cette diablesse d’Irmana. " ISABELLE L.
Prédiction de Mme Irmana pour Louise :
" - Louise, votre époux vous emmène pour une seconde lune de miel ! Je viens de tirer Cupidon et sa flèche ! L'Amour toujours et encore ! Il vous redonne rendez-vous dans cette partance lointaine, en Amérique Latine !! C'est un ultime rendez-vous au soleil, de ce côté-ci aucun doute ma chère si vous l'aimez partez les yeux fermés ! Par contre en ce qui concerne le 3ème tirage, il est question d'un autre homme, et d'une trahison ! S'agirait-il de son travail outre-atlantique ? Un collaborateur malhonnête ? Vous allez peut-être vivre des aventures fâcheuses ? Ruse et trahison d'un homme jeune de la campagne. Pourquoi partir si loin ? Interrogez-vous sur ses missions, ses collaborateurs, vous serez dans une colonie espagnole ou portugaise. Que va-t-il entreprendre ? Votre statut de femme de colon sera ambigu ! Et si vous êtes attachée à Paris, vous devez peser le pour et le contre ! Le dialogue avec votre époux s'impose ! " ISABELLE C.
Prédiction de Mme Miranda pour Marie-Hélène :
" - Chère Marie-Hélène (elle prend la main de la jeune femme),
hélas les nouvelles ne sont pas bonnes pour l'instant.
Je ne vois pas la situation s'améliorer avec votre époux infidèle.
Je vais vous donner un conseil : prenez un bon avocat parisien, votre mari devra vous verser une pension alimentaire
et vous pourriez garder votre appartement.
Par contre pour la suite des cartes ; je sens beaucoup de positif mais pour l'instant
concentrez-vous sur votre divorce et ne laissez rien passer à votre futur ex-mari.
Sur la troisième carte qui est un sept de cœur et qui représente votre futur,
je ne perçois aucun nuage à l'horizon. Allons, chère Marie-Hélène, soyez rassurée.
Votre époux est un goujat, oubliez-le et allez vers votre futur radieux. " MICHÈLE
Les voyantes rempilent leurs cartes, elles se défont de leur maquillage et raccrochent leur costume. Les lumières des guéridons s'éteignent, la scène s'assombrit ... Rideau ! Constance, Eugénie, Louise et Marie-Hélène s'échappent du dessin de Sempé pour vagabonder, libres, dans nos imaginaires partagés. Je vois, je vois...que l'atelier de ce jour est terminé ! Merci à Isabelle C., Isabelle L., Marie et Michèle pour leur clairvoyance