Le cri des enfants de la Commune

 

Écoutons les enfants ! Écoutons leur cri !
C'est l'atelier d'écriture que nous proposons lors de la "Quinzaine Louise Michel" 
organisée par L'Ensemble nomade à Saint-Étienne.
Les enfants y exprimeront sous forme de slogans leur colère face à ce qu'ils trouvent
de particulièrement néfaste dans nos vies ensemble,
et imagineront des propositions pour les améliorer.
Le Centre de loisirs du Crêt de Roc accepte avec enthousiasme cette invitation à y participer !

Gillian Ferreira, plasticienne, devenue notre comparse indispensable des Quinzaines stéphanoises,
a préparé cartons, feutres, marqueurs, papiers de couleurs. Tout l'outillage pour de parfaits manifestant.es.
Ces pancartes seront exposées plus tard à la Gueule noire, espace autogéré partenaire de la Quinzaine,
puis restituées aux enfants.

 

Les voilà ! Faisons place et tours de table ! Écoutons les enfants !

Leurs  convictions timides ou déterminées de 7, 8, 9 ans dessinent pour certain.es de futurs citoyens très impliqués.

Il leur faut aussi trouver les formulations choc pour que le message imprime, aidés en cela des deux animateur.trice présents.

De belles invectives naissent : « Soyez sincères » « Arrêtons de blesser les gens par les mots » « Plus de jardins dans les villes » …

Les pancartes s’élaborent petit-à-petit, certains s’y penchent seuls soucieux et fiers de porter « leur » message.

D’autres dans un esprit déjà fort de camaraderie mêlent leurs 4 mains, entrecroisant leurs sensibilités et leurs couleurs.

Un bel amas de cris s’accumule sur la grande table du CREFAD.

De fiers sourires élargissent les visages, et les yeux pétillent.

 

Arrive l’heure de rentrer au Centre de loisirs, d’y retrouver jeux et chamailleries.

Chacun.e porte sa pancarte sous le bras, ou tenue à deux. Trésor du jour.

Alors on saisit l’occasion ! Une manif s’improvise sur ce chemin de retour.

On brandit haut les pancartes et on annonce que l’on manifeste pour une révolution.

Les passant.es s’en amusent, certain.es, oui ! , s’en réjouissent… et puis, et puis d’autres s’en offusquent. 

Rabat-joies, coupeur de ficelles de cerfs-volants.

Une voiture de police surgit désœuvrée, comme dans un film elle nous suit au ralenti

-« Stop à la violence » dit une pancarte –  s’attarde pour faire un peu peur ou pour faire beaucoup style

puis finalement file rejoindre le polar qui l’attend plus loin au coin de la rue. Du côté de la mairie ?

 

Sur la pente du Crêt de Roc nos chemins se séparent, car nous, nous regagnons les Ateliers de la rue raisin,

autre lieu partenaire, où s’exposent les affiches des étudiants en bac pro « communication visuelle plurimédias »

et où le groupe adultes de l’atelier d’écriture donnera une lecture de ses textes. (cf article)

Au revoir joyeux et sonores rebondissent sur les murs, au revoir au revoir s’élancent sur la pente,

au revoir encore et cent autres au revoir s’immiscent dans tous les recoins possibles de ce bout de ville. 

Et dans tous les recoins possibles de nous. Au revoir, au revoir !

 

Merci aux enfants, qui ne font pas semblant de croire.

Et merci à leurs accompagnant.es qui y ont cru aussi.

 

C. F.